OÙ : Paris, Maison de l’Architecture en Île-de-France0

QUAND : Octobre-Novembre 20130

QUI : Bureau de la Maison de l’Architecture en Île-de-France (Philippe Croisier, Thomas Corbasson, Adrien Robain, Gaëlle Hamonic et Benjamin Colboc) + Collectif An

 

Appréhender la production architecturale de demain

En France, plus de 60% des futurs architectes sont formés en Île-de-France.

Les efforts initiaux, originaux, et parfois instinctifs des étudiants au cours de leur formation permettent déjà d’entrevoir ce que pourrait être la production architecturale future.

La volonté de cette exposition est d’appuyer sur « Pause », pour tenter de révéler les processus architecturaux émergents.

Cette vision fragmentaire soulève aussi un questionnement plus profond, intrinsèque au parcours de chaque architecte : comment renouveler la pratique de l’architecture ?

Les premières expérimentations architecturales développées par les étudiants dans les écoles sont souvent les bases fondatrices de leurs parcours ; ces productions sont révélatrices d’un premier engagement face à l’architecture.

Dès le début de leur formation, elles sont nourries de la culture de chacun et vont progressivement définir le parcours engagé de l’architecte : les premiers travaux de l’étudiant constituent déjà un acte de recherche.

Plus largement, la multiplicité des contextes, des cultures et des idées qui circulent dans les écoles, pose les fondations de son futur parcours professionnel.

Révéler cette production singulière et originale est un point de départ pour comprendre comment les idées, tant pratiques que théoriques, se forment et se développent en architecture.

 

Quelle génération d’architectes pour demain ?

Composé de six jeunes architectes, en fin de cursus ou récemment diplômés des différentes écoles d’Île-de-France, le collectif Aⁿ s’est ainsi constitué autour de la volonté commune de donner la parole aux étudiants. Alors que la concertation actuelle sur l’enseignement et la recherche en architecture a encouragé les échanges sur le sujet entre tous les acteurs de la profession, le temps est venu d’investir plus largement le débat et de pouvoir présenter ce qui les anime tout au long de leur formation.

Nous nous  inscrivons dans cette dynamique et souhaitons, avec cette exposition, rassembler et exposer une diversité de regards.

 

Comment appréhender les contours de cette génération en formation ?

Il ne peut s’agir ici d’un examen critique approfondi, car celui-ci nécessiterait une prise de distance par rapport à l’état actuel. Pour tenter de capturer et de partager, au présent, la réalité de la production générée dans les écoles d’architecture, les travaux exposés ne peuvent être que bruts et non commentés.

Aussi, ils ne peuvent faire l’objet d’une quelconque sélection, car celle-ci serait, consciemment ou non, forcément – subjective – donc une déformation de la réalité.

L’échantillonnage a été le mode opératoire adopté pour faire l’ébauche du portrait le plus neutre et objectif de cette génération en évolution plutôt qu’un extrait « sélectif ».

L’échantillon permet d’appréhender une partie « représentative » d’un tout, autrement insaisissable dans son ensemble.

 

Afin d’exposer au mieux les travaux développés au sein des écoles d’architecture d’Île-de-France, nous avons sollicité la participation de ses principaux acteurs : les étudiants eux-mêmes. Chacun a ainsi été invité à contribuer directement à l’exposition via une plate-forme web. Une grande liberté a été donnée aux étudiants dans ce qu’ils souhaitaient montrer de leur travail, constituant déjà un acte de projet en soi : retranscrire la notion de qualité, avoir un sens dans leur parcours et relever de leur choix personnel.

 

C’est donc à travers cette accumulation d’images et d’histoires, produites et transmises par les étudiants, que nous pouvons retranscrire un paysage iconographique de la production et de la recherche architecturale, de la première année jusqu’au diplôme.

 

A la manière d’un « arrêt sur image », la matière transmise par les étudiants est exposée sous la forme d’une accumulation d’écrans qui diffuse ces visuels de façon ininterrompue.

C’est un collage en temps réel dont le montage aléatoire entend donner une topographie de l’activité architecturale dans les écoles. L’installation provoque un rendu immédiat et fragmentaire, un échantillonnage arbitraire, qui permet déjà d’appréhender et de rendre visible le renouvellement d’une vision de l’architecture émergente.

Cet échantillonnage fait ressortir les idées et les concepts pratiques et théoriques, développés aujourd’hui par les jeunes architectes. Cet instantané met également en exergue les nouveaux procédés utilisés par les étudiants pour concevoir, développer et construire, grâce à l’innovation technologique permanente. L’accumulation de travaux présentée à travers cette exposition documente enfin la rencontre de sensibilités communes et de pratiques collaboratives de la profession.

Elle montre le renouvellement des conditions de production que permet la pratique en réseau.

 

L’ambition de cette exposition est ainsi de révéler en deux temps : celui de l’école puis celui de la pratique,  comment la recherche appliquée au projet dans les agences est en fait le prolongement de l’architecture enseignée et transmise au long des études.

L’exposition se veut ainsi génératrice de liens entre ces deux moments de l’expérimentation architecturale : étudiante et professionnelle, ayant pour objectif commun la recherche d’innovations et le renouvellement de la pratique et de la création.