AU COIN!

Extension de l’école élémentaire de St Drézéry : création de salles de classes, salle d’activité et espaces récréatifs

Vue axo

OÙ :  Saint-Drézéry (34)

QUI : Mairie de Saint-Drézéry

QUAND : Août 2017

COMBIEN : 585K€ HT

EQUIPE :  TLA (chargée de projet :  Pauline Goffin)

PHOTOGRAPHIES :  Marie-Caroline Lucat

 

« Au coin ! », c’est l’histoire d’un terrain de parking municipal qui était devenu obsolète, sur lequel les architectes ont posé un petit morceau d’école.

 

Un parking sans voitures mais cerné par d’éternelles clôtures vertes, au coin entre deux allées bordées de maisons, au coin entre deux pignons blancs sans fenêtres, sur lesquels on avait appuyé au fil des ans cabanons de jardin, vélos, quelques plantes ça et là pour faire diversion et apporter un peu de couleur. Au revoir l’enrobé gris et triste, les murs aveugles, la désuétude de l’espace inoccupé et bonjour la chaleur du bois, les couleurs et les rires d’enfants ! Oui, il fallait pousser les murs de l’école voisine, devenus trop étroits pour ses petits occupants.

 

Alors les architectes sont allés habiter ce coin, ils sont allés chercher la lumière, la vue et les volumes qui le mettraient en valeur. Résultat, une extension tripode qui, développée dans un système binaire oscillant entre intérieur et extérieur, se déhanche, se plie, se retourne, centralise et dirige les flux pendulaires, au rythme des sonneries d’école. A côté des volumes existants, dessinés par d’autres imaginaires, c’est une nouvelle page qui s’écrit. Ainsi, comme une cadette qui grandit près de son aînée mais sans lui ressembler tout à fait, elle s’appuie sur le pignon existant et s’en échappe progressivement, jusqu’aux porte-à-faux qui la terminent, créant des abris à la pluie, au soleil et au vent, propices aux chuchotements et aux secrets enfantins. Le rez-de-chaussée s’articule autour d’une circulation couverte, entre cour et patio, entre végétal et minéral, entre bois et métal, entre dedans et dehors. A l’intérieur, bien rangés, s’égrènent des bancs-casiers pour les cartables et des patères en bois pour les manteaux. Au bout prennent place deux grandes salles d’activité, au plafond desquelles des appliques multicolores font la ronde.  Dans la cour, sous le grand porte-à-faux, un mur entier accueille à l’infini les dessins d’enfants : il est revêtu de cette peinture spéciale sur laquelle on peut écrire à la craie. Et tout autour, dans les moindres creux et vides, que les architectes appellent patio, parterre et jardin, la végétation s’installe, progressivement. Volontairement colonisatrice, le projet lui fait la part belle.

 

A l’étage, c’est une autre histoire qui se raconte. Celle de deux volumes entièrement recouverts de bois, formellement indépendants de leur socle, qui en retient une moitié et laisse l’autre en apesanteur. C’est une construction de Lego, jouant le déséquilibre au profit de l’harmonie des volumes, et qu’on croirait aveugle sur la majorité de ses faces, mais les apparences sont trompeuses. Les menuiseries jouent à cache-cache avec les bulles colorées qui s’évaporent en façade et les deux salles de classe sont des cônes de vue, offrant à la lumière du Sud et de l’Est leur façade vitrée et transformant, pendant les minutes de rêvasserie, les paysages du village en tableaux.